Association mémoire "Arsenal - Courrouze" Rennes
Arsenal de Rennes : 1793 - 2009
L’implantation d’un Arsenal de construction et de dépôt à Rennes à partir de 1793, s’explique par la proximité de la façade maritime et des matières premières. C'est dans les bâtiments d'un hospice de santé où séjournèrent des malades de la peste, puis transformé en hôpital en 1679, que l’Arsenal s’établit. En 1830, la menace de fermeture fut évitée. Dès 1835, l’intérêt stratégique étant réaffirmé, des fabrications reviennent et d’autres se développent, ce qui entraîne des extensions.
En 1844, un nouvel Arsenal est construit. En 1856, débute l’acquisition des terrains de la Courrouze. Entre 1871 et 1914, l’Arsenal de Rennes assoit sa réputation grâce à sa technicité et à sa maîtrise de l’usinage des munitions et douilles métalliques. L’intégration sur le site participe aussi de cette reconnaissance.
La première guerre mondiale accélère l’acquisition des terrains à la Courrouze et à la Basse Maltière dès 1916. La superficie de l’Arsenal est alors de 78 ha sans compter la gare de triage reliée à la ligne Rennes - Redon qui s’étend sur 13 ha. Au plus fort de l’activité, l’Arsenal a employé plus de 18 000 personnes contre 1300 avant le début du conflit. Cette situation entraîna la construction des camps de la Marne et de Verdun.
Entre les 2 guerres, les fabrications perdurent mais leur nombre se réduit. En 1938, sur les terrains de La Corbinière, une « azoturerie – fulminaterie » est construite.
En mai 1940, l’Arsenal emploie 10 500 personnels. Le bombardement du 17 juin 1940 stoppe la production. Le 18 juin à 22 heures, l’armée allemande y abrite ses services. Des machines et des stocks sont envoyés en Allemagne. Dans la nuit du 3 au 4 août 1944, les Allemands incendient ou dynamitent la quasi-totalité des ateliers et dépôts de munitions. L’établissement est en ruine et dans l’incapacité de fabriquer.
Après la Libération, dans des bâtiments restaurés partiellement, le personnel reconditionne des matériels, répare des automobiles, puis retourne à la fabrication des douilles. La pyrotechnie redémarre en partie.
Sans programme d’armement, l’Arsenal entreprend dès 1946, la production de matériels civils, notamment agricoles. Des travaux pour la SNCF complète le plan de charge. En 1948, un projet de douillerie mécanique capable de fabriquer des douilles d’artillerie en acier, sur le site de la Courrouze est étudié. Le hall de la douillerie sera terminé en 1953. En 1956, l’Arsenal sera doté de la plus importante installation de zingage électrolytique d’Europe, afin d’assurer la protection totale des douilles en acier contre la corrosion.
L’école d’apprentissage ferme en 1966. En 1968, une réduction drastique des effectifs est imposée et l’Arsenal-Ville se sépare de toutes ses activités. Elles sont transférées à la Courrouze. La pyrotechnie est déplacée à Salbris. Moins de 500 personnes travaillent alors à la Courrouze. En 1970, de nouvelles fabrications comme les shelters, relancent l’Atelier de construction de RenneS (A.R.S.).
En 1989, la douillerie se modernise. Elle peut alors produire 150 000 douilles par an. A la fin de 1989, le changement de statut juridique de l’établissement et des personnels, est votée à l’Assemblée nationale. Le « Centre de Rennes » dépend alors de la société nationale Giat industries et emploie 320 salariés.
Dernière décennie du siècle, les commandes de douilles se raréfient rapidement après la chute du mur de Berlin. La fabrication des culots de 120 destinés au char Leclerc, apporte un peu d’oxygène. Les fabrications en diversification sont en pleine expansion. L’ensemble permet de maintenir l’effectif en place et d’embaucher, voire de l’augmenter ponctuellement.
Le 18 juin 1998, la fermeture est annoncée. Les nombreuses actions et luttes sauveront 80 emplois et permettront le reclassement de tous les salariés. Suite à cette riposte encore dans les mémoires des Rennais, naît Euro-shelter, filiale de Giat industries. La douillerie fonctionnera jusqu’en 2000 et fut rasée en 2002.
En 2018, Euro-Shelter emploie 40 salariés sur le site de La Courrouze.
En résumé, l’Arsenal a toujours été sous la menace de fermeture. Les principales fabrications étaient des douilles. Les conditions de travail étaient difficiles, voire pénibles. L’emploi était précaire. Les nombreuses actions et luttes sociales, comme la forte implantation syndicale, y trouvent leurs motivations et leur légitimité.
Arsenal Ville
Mat-Fer & Chaufferie
La Courrouze et Cleunay
Arsenal Ville
La douillerie
La Courrouze
Shelters ou
Abris Techniques Mobiles
Le cèdre de la Courrouze
Kiosque
Entrée de la pyrotechnie
Manifestation au
Siège de Giat industries
juillet 1998